Pour ceux qui ne connaissent pas le nom de l’écrivain, sachez qu’il s’agit de l’auteur du livre Gomorra d’où est issue la série télévisée du même nom.
Inéluctablement on revient sur le même terrain. On va donc parler de Naples ou plutôt d’une facette (« d’une scène« ) de la vie napolitaine.
Le premier récit (il y en a deux) se nomme Le contraire de la mort.
Ce que l’auteur nous livre ici c’est une histoire d’amour inachevée d’un couple dont l’homme ira faire la guerre en Afghanistan et qui n’en reviendra pas vivant. La femme reste au pays et finalement on se demande si ce n’est pas elle qui portera le plus lourd fardeau.
Pour ma part, j’y vois un parallèle entre les jeunes qui vont sacrifier leur vie au service de la Mafia et ceux qui partent servir la Nation sur une terre étrangère.
Au fonds la raison est la même: avoir un meilleur niveau de vie, le plus rapidement possible.
Cette quête de richesse vaut-elle qu’on sacrifie sa vie … même si on n’en a pas conscience?
Le second récit porte le titre de La bague.
Ici encore, nous voilà plongés dans l’ambiance mafieuse mais d’une manière particulière. L’auteur adopte le clan des silencieux, ceux qui voient mais qui ne disent rien. Pourtant, eux aussi vont payer cher cet ordre « naturel » de l’omerta.
Et la bague dans tout cela ? C’est le symbole de quelque chose qui évoque un état, celui du mariage, mais qui peut également dire « ne m’embêtez pas, je suis déjà marié » … alors que ce n’est pas le cas. Un même objet : deux interprétations. Dans cette nouvelle scène, on trouve des hommes extérieurement semblables mais qui dans le fonds n’ont rien de commun.
Ainsi cet ouvrage, très court, au delà du brouillard de fonds qu’est la Camorra, nous relate, dans deux récits, deux défauts majeurs de l’Homme : l’avidité et la lâcheté … et peu importe les victimes collatérales.
Giuseppe de Courcelles-Chaussy